Je ne sais trop quoi en penser. Je n’ai pas lu ses livres même si j’ai suivi un peu ses déboires au sujet d’Hansel et Gretel . Je crois que la libre expression dans les oeuvres d’art c’est important, même si le sujet peut nous paraître moralement répréhensible.
Mais cette sortie je la trouve un peu pathétique. Le gars se plaint car son nom est pour toujours associé aux déboires qu’il a vécu suite à la parution de son livre? J’ai ben de la misère à éprouver de l’empathie. Tu crois à ton art ou tu y crois pas.
Écoute, voyons-donc. Le gars s’est fait accuser de produire une forme de pornographie juvénile. Imagine le scrutin avec lequel il va devoir vivre à partir de maintenant. Je comprends bien qu’il dépose sa plume. D’un côté, je peux comprendre l’impulsion. Vouloir interdire la distribution d’écrits encourageant ou banalisant la violence sexuelle, sincèrement. Surtout envers des enfants. Mais tant qu’il ne s’agisse pas de propos inflammatoires, diffamatoires ou cruellement révélateurs, c’est littéralement juste de la fiction. Et juste du texte en plus! Pas même des dessins.
Personne ne saigne quand on écrit le mot couteau. C’est parfaitement dans les droits de quelqu’un de dire qu’un livre est dégoûtant, révoltant et détestable. De le brûler! Mais si on devait emprisonner quiconque possède un livre avec dû contenu sexuel impliquant des jeunes personnages? Tabarnouche… Au secondaire, en français et en anglais on m’a fait lire des romans où des adolescents se masturbent, ont des relations sexuelles, parfois même avec des adultes bien plus âgés qu’eux, parfois en inconfortablement grand détail. Mais personne n’a été abusé pour créer ces récits là. Aussi “fucking bizarres” que j’aie pu les trouver à l’époque et encore toujours. Ces livres qu’on m’a fait lire avaient quelque-chose à dire. Un message. Godbout écrivait des romans d’horreur et a écrit une scène “horrible”. Que ça ait été horrible de lui en tant qu’auteur ou de son personnage fictif, je ne crois pas que ça devrait être considéré un crime. Sortez son livre de la bibliothèque scolaire ou municipale si vous le voulez. Que les librairies refusent de le vendre! Mais ce n’est jamais bon signe quand le monde commence à brûler des livres.
Je n’ai pas non plus lu le livre en question et si étonnant que ça puisse paraître, personne n’a publié en ligne une copie de la dite scène. Je ne peux donc pas vraiment donner mon propre jugement mais son éditeur, son imprimerie et un jury semblent d’accord sur le fait qu’il n’est pas un criminel et ne mérite pas ce qui lui est arrivé. C’est vraiment ridicule. J’espère que sa poursuite pour dommages va réussir.
Ajout: Je n’avais pas vu son post sur FB. La dernière phrase confirme un peu mon sentiment :
Je comprends ce que tu dis, je suis tout à fait d’accord! Où je veux en venir c’est qu’il a pris la décision, dans sa démarche artistique, de décrire des faits qui choquent, même dans un contexte fictif d’horreur. Alors oui, ça a dû être tough de vivre ce qu’il a vécu, mais il a pris un risque en allant dans cette direction. Qu’il ait du mal continuer à avancer dans la vie à cause de cette association à son nom je le comprends, j’ai juste comme une impression qu’il se victimise un peu. Mais j’ai peut-être tord. C’est vraiment pas une histoire simple et j’imagine encore moins de l’intérieur.