TL:DR : allez lire son billet plutôt que ce qui suit, c’est mieux écrit ^^.
Je ne m’en étais pas rendu compte quand j’ai découvert Lovecraft étant ado mais son œuvre sent fort le racisme ; les adorateurs de Cthulhu et de ses pairs sont souvent dépeints comme des « métis dégénérés » et autres variétés de « sous-hommes ». On peut se dire que c’est l’époque qui veut ça, que la société dans laquelle évoluait Lovecraft était raciste et que c’était difficile de penser autrement mais ça laisse un sale arrière-goût et me gâche le plaisir quand je le relis. Bref.
Matt Ruff a pris le contre-pied de cette approche : ses héros sont des Afro-Américains dans l’Amérique raciste des années 50 et qui ont maille à partir avec un ordre mystique dont les membres ont - ou recherchent - d’étranges pouvoirs et qui se livrent à des jeux de pouvoir pour prendre la tête de l’Ordre de l’Aube Ancienne (Order of the Ancient Dawn).
J’ai pris grand plaisir à lire ce livre qui arrive à prolonger le monde crée par Lovecraft sans jamais retomber dans les choses indicibles dont la seule évocation rendrait Abdul Alhazred encore plus dément. Pas d’entités cyclopéennes et tentaculaires donc, mais de bonnes intrigues jouant avec la magie et l’espace temps.
Le plus gros choc a été pour moi les scènes décrivant le racisme ordinaire et en même temps très violent dont les personnages principaux sont en permanence victimes. La ségrégation, la Guerre de Sécession, les lois Jim Crow dans les états du Sud et Martin Luther King, j’en avais entendu parler comme tout le monde mais ça restait assez théorique. En revanche je n’imaginais pas ce que ça pouvait représenter au quotidien, et j’ai réalisé que ce n’était pas fini ; les trop nombreuses histoires de personnes noires abattues par des policiers blancs aux USA qu’on continue de nous rapporter en sont autant de rappels.
Enfin voilà, je recommande la lecture de ce livre. Il y a une suite, Destroyer of Worlds, que je vais faire commander au plus vite par mon libraire.
Ils en ont fait une série ? Misère, ces sagouins d’Hollywood ne respectent vraiment rien ! Combien de bons livres devront-ils encore abîmer comme ça ? Ender’s game, Altered Carbon… La liste est longue.
Merci pour la recommandation d’Uncle Tom’s Children, ça m’intéresse de creuser le sujet. En échange je te glisse le nom d’Octavia Buttler dont les trop rares romans m’ont beaucoup plu.
Adepte du culte des Grands Anciens depuis mes 15 ans, j’ai lu cette semaine Lovecraft Country de Matt Ruff en VO, suite à une recommandation de Cory Doctorow sur son blog.
TL:DR : allez lire son billet plutôt que ce qui suit, c’est mieux écrit ^^.
Je ne m’en étais pas rendu compte quand j’ai découvert Lovecraft étant ado mais son œuvre sent fort le racisme ; les adorateurs de Cthulhu et de ses pairs sont souvent dépeints comme des « métis dégénérés » et autres variétés de « sous-hommes ». On peut se dire que c’est l’époque qui veut ça, que la société dans laquelle évoluait Lovecraft était raciste et que c’était difficile de penser autrement mais ça laisse un sale arrière-goût et me gâche le plaisir quand je le relis. Bref.
Matt Ruff a pris le contre-pied de cette approche : ses héros sont des Afro-Américains dans l’Amérique raciste des années 50 et qui ont maille à partir avec un ordre mystique dont les membres ont - ou recherchent - d’étranges pouvoirs et qui se livrent à des jeux de pouvoir pour prendre la tête de l’Ordre de l’Aube Ancienne (Order of the Ancient Dawn).
J’ai pris grand plaisir à lire ce livre qui arrive à prolonger le monde crée par Lovecraft sans jamais retomber dans les choses indicibles dont la seule évocation rendrait Abdul Alhazred encore plus dément. Pas d’entités cyclopéennes et tentaculaires donc, mais de bonnes intrigues jouant avec la magie et l’espace temps.
Le plus gros choc a été pour moi les scènes décrivant le racisme ordinaire et en même temps très violent dont les personnages principaux sont en permanence victimes. La ségrégation, la Guerre de Sécession, les lois Jim Crow dans les états du Sud et Martin Luther King, j’en avais entendu parler comme tout le monde mais ça restait assez théorique. En revanche je n’imaginais pas ce que ça pouvait représenter au quotidien, et j’ai réalisé que ce n’était pas fini ; les trop nombreuses histoires de personnes noires abattues par des policiers blancs aux USA qu’on continue de nous rapporter en sont autant de rappels.
Enfin voilà, je recommande la lecture de ce livre. Il y a une suite, Destroyer of Worlds, que je vais faire commander au plus vite par mon libraire.
Bon vendredi !
Ah je savais pas que la série était adaptée d’un bouquin ! La série m’a pas conquis du tout mais je suis un peu curieux du bouquin.
Si tu veux des recos sur Jim Crow mais dans un mode réaliste Uncle Tom’s Children de Richard Wright est excellent.
Ils en ont fait une série ? Misère, ces sagouins d’Hollywood ne respectent vraiment rien ! Combien de bons livres devront-ils encore abîmer comme ça ? Ender’s game, Altered Carbon… La liste est longue.
Merci pour la recommandation d’Uncle Tom’s Children, ça m’intéresse de creuser le sujet. En échange je te glisse le nom d’Octavia Buttler dont les trop rares romans m’ont beaucoup plu.
Ah non mais ils préfèrent adapter n’importe quoi n’importe comment que d’avoir des séries originales.
Yes, j’ai l’Aube de Butler dans ma liste, c’est prévu pour bientôt !
deleted by creator