- Mardi 18, 16e étape : Passy --> Combloux
L’unique contre-la-montre de ce Tour. L’image du profil écrase, mais ça va grimper sévère, avec une première côte peu après le départ, puis une redescente progressive le long du coteau sur Sallanches pour retrouver quelques kilomètres de lignes droites plates, avant d’attaquer l’ascension répertoriée, et après celle-ci en fait la grimpette se poursuit dans la continuité : encore quasiment 200 m de dénivelé à accomplir, c’est juste que la pente est plus irrégulière et un peu moins prononcée.
Il n’est pas impossible que ces 22 km constituent l’étape la plus décisive de la semaine.
- Mercredi 19, 17e étape : St-Gervais les Bains --> Courchevel
L’avant-dernière étape de montagne (il n’y en a que 2 cette semaine), avec quelques gros morceaux au menu (moins nombreux que la semaine précédente mais plus costauds pris individuellement).
Comme auparavant autour de Clermont-Ferrand, on aura passé ici plusieurs jours (on prend à l’envers une partie de la route par laquelle on est arrivé dimanche).
- Jeudi 20, 18e étape : Moûtiers --> Bourg en Bresse
Étape pour sprinteurs.
- Vendredi 21, 19e étape : Moirans-en-Montagne --> Poligny
Peut-être une petite chance que des baroudeurs ou des puncheurs arrivent détachés pour souffler la victoire aux sprinteurs, mais encore une fois la dernière bosse est séparée de presque 30 km de l’arrivée, et hormis cette dernière bosse le dernier tiers de parcours est nettement moins vallonné que le début du parcours : on a visiblement cherché le parcours le plus plat possible dans le Jura.
- Samedi 22, 20e étape : Belfort --> le Markstein
L’étape alsacienne. Pour cette dernière étape de montagne, on renoue avec l’esprit des étapes de la deuxième semaine, en offrant un grand nombre de montées de tous types après avoir attaqué le Ballon d’Alsace à peine une douzaine de kilomètres après le départ. L’arrivée se fait au bout d’une route de crête après la dernière ascension.
- Dimanche 23, 21e étape : Saint-Quentin en Yvelines --> Paris
L’habituelle dernière étape du Tour de France où, entre deux plans de monuments historiques et des locaux de France TV, l’on cherche juste à ne pas crever ou se viander sur les pavés des Champs-Élysées. Depuis quelques années le départ est très tardif pour fabriquer une arrivée en début de soirée : la première moitié du parcours en promenade, la seconde moitié est le critérium des Champs-Élysées, et on rate la fin parce que c’est l’heure de manger.
Je trouve un peu dommage de ne pas avoir inclus un vrai contre-la-montre dans cette édition (genre 60 km de plat). Il me semble que ça pourrait faire émerger des profils de coureurs un peu différents.
Ça ne se fait plus, ça. Je crois que le contre-la-montre le plus long de l’année, c’est aux championnats du monde, et ça fait un peu moins de 50 km cette année (c’était descendu à 30-35 certaines années).
Il est loin le temps des Tours de France des années 80 avec plusieurs contre-la-montre de 50 à 70 km, pour des distances totales en individuel de 140 km et plus :
Le problème c’est que les meilleurs coureurs de Grand Tour actuels sont déjà des rouleurs-grimpeurs, et aucun pur rouleur ne peut espérer quoi que ce soit sur un GT pour ce qui est du classement général, même en mettant 5 minutes aux autres sur un grand contre-la-montre. Avec les coureurs présents sur ce Tour de France, par exemple, tu aurais les Pogatchar&Vingegaard dans le top 5 (ou pas loin), avec un Van Aert (avec sa balance plus orientée rouleur) et un ou deux spécialistes du CLM comme Küng. Si on augmentait les distances, les grand leaders reculeraient un tout petit peu ce jour là (et encore, l’an dernier sur le Tour de France les 2 zozos font 2e et 3e du CLM de 40 km assez plat à part 2 petites buttes finales, mieux que Ganna et Küng), mais bon, si c’est pour avoir des spécialistes à la Dennis qui ne viennent que pour 1 CLM sans rien faire d’autre les autres jours, voire se barrent ensuite, ce n’est pas génial non plus.
La réduction progressive de la longueur des CLM, et l’augmentation des dénivelés sur les kilomètres qui restent, a pour but d’essayer de ne pas éliminer aussi les purs grimpeurs du jeu du général.
Je n’ai pas vérifié, mais je pense qu’actuellement, les tours qui présentent le plus de CLM par rapport à leur kilométrage total doivent être les Tours de Romandie et de Suisse (par tradition pour servir de préparation à de plus grande courses, et puis le fait d’avoir Küng et Bisseger à la maison compte).
Le Giro de cette année a présenté pas mal de CLM au total : un presque plat de 20 km, un plat de 35 km, et un course de côte de 19 km. Mais sur le plus long, un grimpeur comme Tao G*.* finit juste devant les rouleurs Küng et Armirail (et Roglitch juste après), donc bon… Depuis que le cyclisme se résume un peu à une question de W ou de W/kg, un grimpeur (hormis les puces de 50 kg) qui travaille sa position sur un vélo de CLM peut assez facilement rivaliser avec les rouleurs buffles : il a presque la même puissance à disposition et moins de prise au vent.
Chaque organisateur oriente un peu son choix de distance et de type de CLM en fonction des coureurs qu’il voudrait favoriser. Quand tu as Küng ou Ganna, tu essayes de leur fournir des occasions de briller. Et c’est pareil dans l’autre sens quand en France on n’a plus que des grimpeurs non-rouleurs (au contraire des Hinault et Fignon qui étaient capables de remporter le Grand Prix des Nations, contre-la-montre de 90 km)…
Ah, et puis en matière d’audience télévisée, ça doit être assez mauvais, parce qu’autant ça représente l’effort cycliste le plus vrai, autant c’est honnêtement très chiant à suivre en général du fait de la quasi-absence de jeu tactique entre adversaires qui doivent s’aider (et emmerdant à filmer parce qu’il faudrait une caméra par coureur tout du long, ce qui n’est pas possible).
Je suis d’accord avec toi, mais je trouve quand même qu’en changeant un peu d’une année sur l’autre, on donnerait un peu plus de chance aux autres coureurs, même s’il est assez difficile d’imaginer quelqu’un d’autre que Pogacar ou Vingegaard actuellement. Et puis, rajouter toujours plus d’étapes de montagne, ça ne rend pas forcément les choses beaucoup plus intéressantes. Au contraire, ils sont obligés de garder des forces pour celles qui restent.
C’est pas faux, mais ça ne les empêche pas de nous mettre des étapes de plat absolu où il ne se passe absolument rien (à part une échappée vouée à l’échec) avant les trois derniers kilomètres…
Si on voulait avantager les purs rouleurs, on pourrait interdire les vélos de contre-la-montre et obliger à courir avec le vélo de tous les jours :
Et quand elles sont vraiment courues, ce sont souvent des courses qui se font à l’usure, où les coureurs lâchent par l’arrière, généralement dans la dernière montée, sans vraiment d’attaques (ni de péripéties contrairement à une classique qui peut aussi se jouer à l’usure mais différemment).
Les étapes de plat, maintenant que tout le monde a les écarts GPS en temps réel, c’est encore pire qu’avant.
Oh oui, j’ai encore la Dax – Nogaro en travers de la gorge :-) Autant la Mont-de-Marsan – Bordeaux avait une utilité pratique puisqu’elle permettait de rejoindre 2 régions sans faire un gros transfert, donc on pouvait vraiment appeler cela une étape de transition ; autant la Dax – Nogaro ne servait à rien. Ça entraînait même plus de transfert que de faire Bayonne – Pau en car (en plus ce dernier transfert n’aurait été que de l’autoroute).
Pire, on pouvait quand même caser une arrivée à Nogaro, mais après les 2 étapes pyrénéennes, pas avant : en partant du piémont pyrénéen et en exploitant pour une fois le relief gersois afin de composer une étape mettant en concurrence les baroudeurs (voire puncheurs) et les équipes de sprinteurs. Et le lendemain on repartait de Mont de Marsan pour Bordeaux tout pareil, mais avec un transfert beaucoup plus court depuis Nogaro (50 km) que depuis Cauterets (plus de 150 km !).
À mon goût les parcours les plus sympas sont les parcours pour baroudeurs avec des difficultés nombreuses mais pas trop longues. Ça offre beaucoup de possibilités pour des coureurs aux qualités différentes.
À cet égard, le Giro était pas mal cette année. Et puis il y avait des baroudeurs, des grands comme des petits, qui se sont bien donnés, exploitant à fond les possibilités que donnait le parcours. Ce qui n’était pas du tout le cas des épiciers du général… :-/
On a du bol sur ce tour d’avoir des leaders et des équipes de leaders qui n’hésitent pas à envoyer du bois, parce qu’avec les mêmes leaders/tactiques qu’en Italie, ça aurait été moche sur certaines étapes. Sachant qu’en général il ne faut pas compter sur les seconds couteaux du général pour faire grand chose même quand les favoris roulottent, car ils sont comme anesthésiés par l’habitude de se contenter de suivre en en faisant le moins possible au cas où il y aurait un retour de manivelle.
Cette semaine il n’y a eu qu’une seule étape de sieste complète, la deuxième (arrivée à Moulins). La première et la troisième, sur des parcours comme ceux que j’apprécie, ça a tartiné sévère dans tous les sens. La quatrième était plus conventionnelle, téléphonée autant dans son parcours que son déroulement, mais l’équipe de Pogatchar a quand même loupé ses calculs en laissant l’échappée gagner. Ensuite c’étaient les deux étapes de montagne, la première encore menée sur les chapeaux de roue dès le départ, la deuxième plus conventionnelle mais offrant une bataille à deux échelons : les échappés et le peloton.
Je pense que la troisième semaine ne pourra pas égaler ce niveau. De toutes façons il y a déjà 2,5 étapes estampillées sprint. Pour le reste j’imagine que beaucoup va dépendre de ce qui va ressortir du CLM de demain.
Celle d’aujourd’hui était particulièrement chiante avec ses ascensions interminables et son déroulé archi-classique, à part bien sûr la fin à partir de Méribel (2e moitié de la dernière ascension). Jusque là il y avait eu plus d’actions dans les premiers faux-plats de la journée que dans les heures qui ont suivi. Mais bien sûr les écarts et explosions de cette toute dernière partie sont rendus possibles ou amplifiés par l’accumulation des montées précédentes.